vendredi 2 avril 2010

POI Comuniqué - Elections Régionales - Retraites

POI COMMUNIQUÉ - Elections Régionales
Campagne Retraites

Moins de 45 % des électeurs inscrits se sont exprimés lors du premier tour de l'élection régionale du 14 mars.
Un pourcentage qui descend à 30 % et moins encore dans les zones ouvrières, dans les zones où les industries ont été liquidées, délocalisées, là où chômage et pauvreté ne cessent de s'étendre.
Près de deux électeurs sur trois n'ont pas exprimé leur vote dans des départements entiers comme la Moselle ou la Seine-Saint-Denis, et dans une proportion comparable à Calais.
A peine 30 % de suffrages exprimés à Vénissieux, dans la banlieue ouvrière de Lyon.
Moins encore dans des villes comme Stains (Seine-Saint-Denis) ou Les Mureaux (Yvelines), dans la région parisienne.

Ce 14 mars, une étape est franchie vers l'ouverture d'une crise majeure dans ce pays.
Ce 14 mars, un double rejet s'est exprimé.
A la télévision, ministres et représentants de l'UMP ont cherché à minimiser la signification de ce rejet, en prétendant qu'il n'avait pas de signification nationale.
Il en a une, bien évidemment. Quand le parti du président recueille à peine le vote d'un électeur inscrit sur neuf, c'est bien sa politique de licenciements, de destruction des services publics et de la protection sociale, de contre-réformes et de régression généralisée, au service des multinationales et des grands groupes spéculatifs, qui est rejetée par l'immense majorité de la population.
Mais, ce 14 mars, s'est exprimé également le rejet de toute l'architecture de la régionalisation mise en place, depuis des décennies, dans le cadre des institutions de la Ve République et de « l'Europe des régions ».
« Dirigées par nous, les régions sont et seront un bouclier social, une protection pour la population », ont affirmé les dirigeants du parti socialiste et leurs alliés.
Le fait est que si ces partis ont partiellement bénéficié du vote contre le gouvernement, la régionalisation, elle, n'est pas apparue aux yeux des travailleurs et de la population comme une réponse à leur attente.
Bien au contraire ! La dislocation des droits, région par région, dans le cadre d'un partage des rôles entre un gouvernement central et des régions mettant en œuvre les mêmes directives de l'Union européenne : la population laborieuse n'en veut pas.
La veille de l'élection, le président Sarkozy avait, dans Le Figaro magazine, prôné à nouveau la réalisation d'un consensus avec les dirigeants du parti socialiste pour faire passer la contre-réforme des retraites.
Au soir du premier tour du 14 mars, les ministres du gouvernement se sont adressés, à la télévision, aux futurs dirigeants des régions issus du parti socialiste pour leur dire : vous devrez, vous aussi, augmenter les impôts, diminuer les services publics car il vous faudra appliquer le cadre commun, celui de l'Union européenne.
La période qui va s'ouvrir après les élections régionales sera une période difficile pour la classe ouvrière et la jeunesse, d'autant plus difficile que le gouvernement prépare un plan de rigueur comparable à ceux déjà décidés en Grèce, au Portugal, en Espagne…
Confirmant ce qui s'était déjà passé lors des élections européennes en juin 2009, l'abstention massive du 14 mars exprime un rejet.
Ce rejet appelle une rupture avec les diktats de l'Union européenne, avec les politiques de privatisation, de licenciements, de démantèlement des conquêtes sociales.
Ce rejet s'oppose à tout consensus avec le gouvernement Sarkozy.
Il est porteur d'une exigence : celle de l'unité pour arrêter immédiatement les contre-réformes en cours, et, tout particulièrement, celles qui concernent les retraites, la protection sociale, l'enseignement, la réforme territoriale, ou encore l'application de la loi Bachelot dans le domaine de la santé.
Le 14 mars appelle une rupture nette avec toutes les tentatives de consensus
par lesquelles des partis se réclamant de la classe ouvrière et de la démocratie accepteraient, de quelque manière que ce soit, de « débattre » avec le gouvernement des contre-réformes proposées.

Le Parti ouvrier indépendant rappelle qu'il a fait le choix de ne pas se présenter à cette élection régionale.
Son bureau national se réunira le 20 mars. Il examinera l'ensemble de la situation posée.
D'ores et déjà, il appelle les comités du POI à tirer des résultats du 14 mars un encouragement à élargir, sous toutes les formes, la campagne pour l'unité, pour dire « ne touchez pas aux retraites, non au consensus ».

Le secrétariat permanent
Paris, le 15 mars 2010

Cet article a été publié le 15 mars 2010 sur le site national
Site national du POI : http://www.parti-ouvrier-independant.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire