samedi 10 avril 2010

Retraites : Ils commencent à abattre leurs cartes

IO N°92
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L'EDITO d'INFORMATIONS OUVRIERES n°92

De consensus en consensus.

Comme l'explique le POI depuis des mois, le gouvernement ne peut avancer dans la remise en cause des retraites qu'à la condition d'établir sur ce point un solide consensus avec les dirigeants des partis de gauche.
 

Comme nous l'ont montré à de nombreuses reprises les déclarations de ces derniers, ils vont dans le sens d'un tel consensus.
 

Cela est-il le cas uniquement sur les retraites ?
 

Les budgets des départements sont actuellement discutés. On assiste partout à un même phénomène.
 

D'un côté, les présidents des conseils généraux membres du PS (voire du PCF) protestent contre les fermetures de classes, les suppressions de lits dans les hôpitaux, les transferts de charges non compensés.
 

D'un autre côté, ils suppriment des postes de personnels territoriaux et des subventions aux communes, ils privatisent des services publics département ou augmentent les impôts locaux…
 

D'un côté, les présidents de conseils généraux font adopter des résolutions demandant le retrait de la réforme territoriale.
 

De l'autre, ils font adopter des budgets qui la mettent en œuvre.
 

Ce qui revient, on me le concédera, à mettre en œuvre la politique du gouvernement visant à tailler dans les dépenses publiques pour satisfaire aux exigences de l'Union européenne.

Dans mon département, les conseillers généraux de droite ne s'y sont pas trompés : ils se sont abstenus sur le budget présenté par le président (socialiste) du conseil général, le félicitant pour le « courage » dont il fait preuve en refusant de prendre l'engagement de remplacer les employés territoriaux partant à la retraite. Le même budget diminue de 20% les subventions aux communes (soumises en même temps aux pressions pour intégrer le Grand Narbonne).
 

Francine Schivardi (POI), conseillère générale du canton de Ginestas, fut la seule à refuser de voter ce budget : « Nous n'avons pas été élus par le gouvernement pour appliquer sa politique contre la population,mais par les habitants de nos cantons pour les représenter et défendre leurs conditions de vie. En votant un budget du département qui fait payer la dette de l'Etat aux Audois, nous contribuerions à affaiblir le département, que veut voir disparaître le gouvernement à travers sa réforme territoriale » (voir en page 9).
 

Aux élections régionales, le département de l'Aude est passé de 68 924 abstentionnistes à 112 643, le taux grimpant jusqu'à 70%dans les communes viticoles et les quartiers ouvriers ! Le même rejet s'est exprimé dans tout le pays.
 

Malgré cela, on apprend que 22 «  présidents des régions de gauche » viennent d'écrire à Sarkozy pour lui demander « de s'engager résolument dans une nouvelle étape de la décentralisation, en donnant aux régions, à l'image des autres pays en Europe, les moyens institutionnels et financiers de leur développement ».
 

Consensus en faveur de la « décentralisation- régionalisation » qui permet au gouvernement de poursuivre le démantèlement de la République… Consensus pour une «  bonne » réforme des retraites…
 

Dans notre canton, l'unité est en train de se réaliser entre militants et élus de différentes tendances (membres du POI, du PCF, du Parti de gauche, du NPA,militants socialistes) pour défendre nos communes face au Grand Narbonne.
 

C'est le même combat politique que mène le POI en constituant avec des militants de toutes tendances les comités pour l'unité pour dire : « Non au consensus, ne touchez pas à nos retraites ! ».
 

Allons de l'avant !


Gérard Schivardi
Secrétaire national du POI

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